Paul GRÉGOIRE (1865-1943) Paysage aquarelle bord canal de la Moselle

Tu as raison saintluc, je n'ai pas évoqué devant Monsieur G.de C. le fait que Madame Grégoire était de la région.
Il tient donc ses informations de la Place. Vive la Place et bravo pour les précisions sur le sieur Savat(t)ier

Isma. Je n'ai pas la réponse. Pas vu l'acte de décès, seulement la fiche de l'INSEE. Mais vu l'arrondissement identique, on peut le supposer pour l'instant.

Bonsoir,
Voic ce qu'un ami allemand à qui j'ai adressé  l'acte de naissance de Stella me répond.
Il est fait mention de la naissance d'une fille Stella Maria Charlotta Grégoire, le 21 séptembre 1912 à Charly,  à 7 heures du matin, Maison numéro 55 (ou peut-être 25?). Paul Maria Karl Grégoire, le père, est peintre de profession. Sa femme, la mère, est Maria Charlotta Grégoire, née Van der Broeck. Pour elle, il n'y a pas de mention de sa profession.
Paul Grégoire habite Paris, les parents sont tous les deux catholiques.
Mon ami me précise :" En allemand: Kunstmaler, ça veut dire qu'il n'est pas un peintre créateur, mais qu'il s'occupe de l'artisanat d'art, de la peinture des églises etc."
A voir ???
Bonne soirée, Annick

Merci Annick Fleitour. Ca n'apporte pas vraiment d'éléments nouveaux mais c'était une bonne idée de faire traduire cela par un natif.
De mon côté, je ne sais pas quel bâtiment ou même quelle région concerne le permis de construire évoqué plus haut par isma, mais je trouve la mention d'une demande de permis de 1964, déposé par madame Savattier, 181 avenue du Maine à Paris, présenté par un M. Robine architecte rue de Rennes. Il s'agit de rien moins que d'un bâtiment de cinq étages, ce qui laisse au moins imaginer que Madame Savattier Grégoire n'était pas dans le besoin.
Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 24 novembre 1964. -Gallica.

oui c'est ce que j'avais trouvé
il a peut-être été refusé ce permis

l'agence d'architecture Robine existe toujours rue de Rennes.
Ils ont peut-être gardé le projet dans leurs archives ?




https://www.darchitectures.com/voir-robine-parmi-les-architectes,p6807.html

à l'époque c'était J.Robine

Oui, bien sûr, les générations passent mais J Robine devait être le père d'Olivier Robine, et l'agence est toujours rue de Rennes.
Un immeuble de 5 étages, même à l'état de demande de permis de construire a peut-être et même sans doute, laissé des traces dans leurs archives.
Si l'immeuble n'a pas été construit par refus du permis de construire, ce refus a forcément été motivé et consigné.
Les recours peuvent quelque fois durer et donc laisser des traces.

Mais bon, est-ce bien intéressant pour les recherches effectuées sur Paul Grégoire ?

Connaitre l'existence de ce permis était intéressant dans un sens. Il confirme que les héritières de Paul Grégoire n'avaient nul besoin de se séparer des oeuvres de leur père, expliquant par là la rareté des ventes publiques jusqu'à la probable succession Savattier/Grégoire, après 2000. Mais en effet, sur ce permis même, il n'est peut-être pas indispensable d'aller plus loin.

peut-être pas non plus sur les bords de Loire ce paysage
ressemble quand-même bien à ce genre de moulins à aubes qu'on voit en pays Messin




il y en avait un à Pont-à-Mousson




et en faisant un peu de rangement sur mon bureau je vois que je n'avais pas mis cette capture de la vente de 1923

Bravo. On peut supposer que le permis de 64 était destiné à remplacer le pavillon de deux étages par un immeuble de cinq en arrière plan.

à moins que ce soit sur l'arrière encore (la parcelle est longue)
j'aurais bien aimé trouver qui habitait ce pavillon... mais c'est un peu compliqué à distance

et puis au final ce n'est peut-être pas bien intéressant

Je m'étais absenté et je vois que vous êtes toujours sur le métier.
Je pense que tu as raison isma. En tout cas ce paysage n'est pas sur les bords de la Loire.
Quand on connait les crues de ce fleuve, on n'aurait jamais permis l'installation de bâtiments au niveau de l'eau.

Concernant le moulin dont l'aquarelle est publiée par isma, il s'agit bien de Pont à Mousson. En cherchant "lavoir" sur Pont à Mousson chez Delcampe, on trouve des CP montrant que l'autre face du moulin reproduit en photographie présente un pan coupé que Paul Grégoire reproduit sur son aquarelle. Compte tenu des dégâts constatés sur le bâtiment, on a sans doute là une vue après guerre, le bateau lavoir proprement dit ayant été déplacé ou détruit. Celle que j'avais identifiée plus haut comme l'église Saint Laurent de Pont à Mousson est aussi chez Paul Grégoire une vue après guerre car avant 1914, une maison médievale occupait  l'angle de la rue, accolée dans la continuité à la facade que l'aquarelle montre sur la gauche. D'autres CPA montrent les dégâts d'un bombardement dans cette même rue.

en cherchant autre chose je retombe sur lui
pas très intéressant mais dans l'annuaire de la gazette des Beaux-arts de 1911 il est indiqué qu'il habite encore 48 rue Monsieur-le-prince à Paris
mais je ne sais pas si c'était bien mis à jour

Tremblas a écrit:

... et je vois que vous êtes toujours sur le métier.

Je rectifie cette partie de mon message qui pourrait  prêter à confusion.
... et je vois selon l'expression, que "vous êtes toujours sur le métier" .

Il existe un "Annuaire administratif, statistique, historique et commercial de Meurthe et Moselle. Cet ouvrage parait être de la plus grande rareté. La BNF n'en propose que des exemplaires du 19ème siècle et un exemplaire de 1922 visible sur Gallica.
Dans cet exemplaire, j'ai trouvé, à Pont-à-Mousson, "Grégoire, art.peintre" dont je suis sur qu'il s'agit de notre Paul Grégoire, car toutes ces aquarelles sur Pont-à-Mousson, il ne les a surement pas réalisées l'espace d'un week-end et devait avoir un pied à terre.
En l'occurrence il s'agissait du 16 de la rue Paisible (quel joli nom!). Hélas, à cette adresse, aucun Grégoire ne figure  sur le recensement de 1921 qui ne donne là que deux demoiselles Mettavant, nom dont je n'ai trouvé aucune trace dans la généalogie de Paul Grégoire. En 1926, Les demoiselles sont toujours là mais au même numéro, un autre logement est occupé par Raymond Boizard (né à Pont-à Mousson), son épouse Maria Lagarde (née à Epinal) et leur fils Roger (né en 1922). C'est peut-être ce logement que Grégoire, art.peintre occupa brièvement en 1922. Etait-il propriétaire des lieux?
Notre bonhomme est peut-être signalé à d'autres adresses sur d'autres années de cet annuaire mais même les universités américaines n'ont que du 19ème siècle.
A moins qu'il n'ai acheté le 181 Avenue du Maine proposé en 1923 sur l'annonce publiée par isma, et quitté la région. Il a du y revenir pourtant car les aquarelles montrant l'abbaye des prémontrés (alors hôpital de Pont-à-Mousson) avec ses deux clochers, montrent aussi des personnages vêtus plutôt à la mode des années 30 que des années d'avant guerre. Or, après sa destruction par un bombardement en Août 1915, le clocher n'a été restauré que dans les années 1935/1938 (CPA avec échaffaudages postée en 1938 sur Delcampe). Avant qu'un bombardement de 1944 ne détruise l'autre clocher!

Peut-être juste un pied-à-terre ?
Il semblerait bien qu'en 36 il soit toujours propriétaire (ou locataire) de ce logement (au nombre de 3 dans la maison).
et il n'y est  pas recensé donc il a du l'être à Paris



en 31 il y a les Boizard et Lucie Mettavant
on ne mentionne pas un troisième logement

à mon avis toutes ces variations sont juste dues à la présence ou non présence de l'intéressé et/ou la scrupulosité de l'agent recenseur

PS bon en 36 pas comptabilisé non plus à Paris
bougeait beaucoup cet homme  


en 1906 et 1911 pas ce numéro ds cette rue (s'arrêtent au n° huit)

Une preuve de plus (définitive celle-ci) de l'identité entre le Paul Grégoire des sujets bretons et celui des vues lorraines.



Edit : Erreur dans l'intitulé du catalogue, n°818. J'avais écrit "laveuses lorraines" pour "Les laveuses (Lorraine)"

Bravo saintluc !

belle conclusion

Conclusion?
Lorsqu'on remonte dans le temps, dans les recensements de Pont à Mousson, on voit que le numéro 16 de la rue Paisible occupé par Paul Grégoire en 1922 (voir mon post plus haut) et le post d'isma qui le suit, est la dernière maison de la rue. Mais en 1911 et lors des recensements précédents, la dernière maison de la rue porte le numéro 8. On peut supposer raisonnablement une redistribution  des numéros.
En 1872, premier recensement pour Pont à Mousson proposé par les archives, le registre de recensement est incomplet et n'est d'aucun secours. Mais en 1876,1881,1886,1891,1896, le numéro 8 de la rue Paisible est occupé par Madame Marie Charlotte DURON qui n'est autre que la grand-mère de Paul Grégoire, mère de sa mère Barbe Céline Parisot, seule enfant issue du premier mariage de Marie Charlotte avec François Parisot (décédé en 1840). Ensuite, Marie Charlotte se remarie avec un Monsieur Boissonnet dont elle n'aura qu'un fils, Charles (qui sera témoin au mariage de Paul Grégoire avec Marie Charlotte Van den Broeck en 1910 -sur ce personnage, voir la base LEONORE).
Marie Charlotte Duron, qui était née en 1817, décède à Pont à Mousson le 8 dévrier 1900. Les tables de successions et absences indiquent qu'elle était propriétaire de biens meubles et immeubles (sans adresse hélas) dont héritent ses deux enfants.
Il est évident que Barbe Céline Parisot  (dont je n'ai toujours pas trouvé l'acte de décès) a hérité de l'appartement ou de la maison du 8/16 rue Paisible dont, à son tour, son fils unique, le peintre Paul Grégoire aura hérité.

C'est bien ce que je disais. 8 (plus tard 16) rue Paisible.
L'artiste exposait à la fois à Paris sous son adresse du 48 rue Monsieur le Prince, et en Lorraine sous son adresse locale.





Pas trouvé (ou pas su trouver) le catalogue 1904. L'artiste est absent des catalogues 1906 à 1909.

Les images ci-dessus viennent des fonds Wiener de la Société d'Histoire Lorraine. Fonds d'un maniement peu pratique mais qui ont le mérite d'être en ligne.
http://www.societe-histoire-lorraine.com/
Il a été bien agréable de participer à une meilleure connaissance d'un artiste talentueux dont le coeur et la carrière se sont partagés entre Bretagne et Lorraine et, comme pour Bemindt/Delaroche, j'espère que les commissaires priseurs et autre rédacteurs de notices et catalogues ne commettront plus d'erreur sur Paul Grégoire, Pithiviers 1865, Paris 14ème 1943.