Couteau Thiers "un treizain".

Bonjour la Place.

Un couteau suisse que je présume ancien peut-être début XXème.

Manche bleu, 6 fonctions, il mesure 10cm.

Une vis sertie s'est désemboité.

Pourriez vous m'aider à dater le brol et me donner quelques info dessus.

Pour précisions, pas de marque sur les lames et la croix suisses est incrusté dans l'habillage poli bleu.

Les Tofs:

bof j'ai le même en rouge

A ok, mais toi est-ce que l'habillage rouge est en plastique récent ou en matière poli?

Tu pourrais me dire la matière peut-être de l'habillage?

plastic façon nacre...
plutot 50'

merci Tarz:D

Pardon pour le déterrage ; je passais par-là.
Ce couteau n'a rien de Suisse ; il est thiernois et date des années 60-70.
À peu près tous les fabricants du bassin ont eu ce modèle à leur catalogue, à l'époque.
Il était vendu dans les bureaux de tabac et les boutiques de souvenirs pour quelques Francs.
Ils étaient accrochés sur des cartons avec des élastiques pour être exposés.
Fabrication de grosse cavalerie, aux ajustages très approximatifs et au montage aléatoire.
Ce ne sont pas des vis mais des rivets sur rosettes.
Les côtes sont en acétate (un plastique noble ) appelé "nacre de Rhône-Poulenc" par les ouvriers couteliers.
Ces couteaux étaient montés à domicile par les paysans du coin qui arrondissaient ainsi leurs fins de mois mais il fallait en produire beaucoup pour gagner quelques sous. Le paiement se faisait à la grosse (12 douzaines) et le façonnier devait ajouter un couteau par douzaine pour compenser les éventuelles malfaçons.
Ce couteau surnuméraire s'appelait "un treizain".
Voilà. À vous les studios, à vous Cognacq-Jay.

ouah ,ça c'est de la réponse

Merci

Me disais bien que jamais vu ce modèle par chez nous
Mais copie "couteau Suisse" tout de même ou les Suisses l'on copié ailleurs ?

Non, ce sont bien les Suisses qui ont "inventé" le couteau suisse. Au départ, en dotation pour l'armée, il était produit par plusieurs fournisseurs selon un cahier des charges précis (précision suisse… ), en particulier, il devait comporter un trou pour passer une ficelle et servir ainsi de fil-à-plomb pour pointer le fusil lance-grenades. Sa première fonction était de remplacer un ancien outil peu commode pour démonter les fusils.
Victorinox et Wenger ont été les deux fournisseurs principaux de l'armée. Aujourd'hui, Victorinox a absorbé Wenger et les lames sont frappées Victorinox avec l'arbalète. Il existe un tableau des différentes marques qui permet de dater précisément la fabrication.
Détail important : il n'y a jamais eu de tire-bouchon sur le couteau de dotation mais pour le civil, on trouve des couteaux avec des tas d'accessoires dont tire-bouchon.
Du fait de la production très importante et de process bien étudiés (et de la rente apportée par les commandes militaires), Victorinox a produit des couteaux de poche à des tarifs très doux, obligeant ceux qui voulaient copier son modèle à rogner sur la qualité ; d'où le peu de couteaux multilames de qualité hors couteaux Suisses ; le rapport qualité-prix de Victorinox était imbattable sur ce créneau.
En brocante, les couteaux rouges n'intéressent personne (à part les gosses !) mais les anciens couteaux, aux côtes en fibre sont assez recherchés.

Rosa, imbattable et intarissable sur ce sujet.
J'en apprends à chaque fois, merci.

Bonjour, peut être hors sujet mais je rebondis sur les couteaux suisses.
Perso, ce modèle (ou cette série) tend à remplacer le Laguiole ou l'Opinel au fond de mon sac.

Légèreté, tranchant, verrouillage de la lame, résistance à l'humidité et prix très accessible -au moins il y a quelques années...
Un objet simple et de bon goût.

Attention, comme ses frangins, il ne passe qu' en soute dans les avions, pensez à le sortir de votre sac .

Et aussi.....ne pas oublier de les refermer avant de rebondir dessus .....

ah oui sinon c'est tout un pataquès ensuite pour pouvoir le garder
pochette spéciale confiée au personnel de bord, formulaires, et beaucoup de temps d'attente

Oui, les temps changent...
Il y a quelques années, juste après l’installation des portiques aux embarquements des aéroports, j'ai pris un vol Toulouse Paris.
A coté du portique il y avait un plateau sur lequel on devait déposer nos objets métalliques avant de traverser le "sas".

Il y avait également deux policiers : un bon gros moustachu et un jeune, à priori en formation.
En arrivant, j'ai déposé mes clés, ma monnaie et mon Laguiole sur le plateau.
Le policier expérimenté m'a très poliment demandé s'il pouvait toucher mon couteau.
Après accord, il l'a délicatement pris dans sa main et l'a montré au jeune en lui disant : "Tu vois, Ça, c'est un Laguiole, tu en verras beaucoup..."
Il me l'a ensuite rendu en me souhaitant un bon voyage...

Heureuse époque.

Rosa a écrit:

..... À vous les studios, à vous Cognacq-Jay.

merci pour vos explications, comme beaucoup je pensais couteau Suisse, je vais pouvoir briller dans la nuit avec d'autres explications et surtout ne pas me faire avoir si j'en croise dans mes chinneries journaliéres

Rosa a écrit:

mais les anciens couteaux, aux côtes en fibre sont assez recherchés.

en effet et je ne remercierais jamais assez pendant tt ces années de chine les Suisses (et les Savoyards)

pour ces belles culbutes coutelières

Un petit tableau bien pratique pour dater un Victorinox.
(Il doit y en avoir de plus complets mais déjà, celui-ci aide à s'y retrouver dans la jungle des suisses).

TurquoiseBleu79 a écrit:

surtout ne pas me faire avoir si j'en croise dans mes chinneries journaliéres
 

et ne pas oublier les couteaux militaire qui ne ressemblent a rien

mais qui ont ( ont eu    ) une bonne cote de collection


https://www.couteaux-du-soldat-suisse.ch/J01/index.php/fr/les-couteaux-du-soldat

Petit exemple en images :
- Un vrai S.A.K* (officier suisse). Pas de tire-bouchon.
- Trois thiernois.
- Une contrefaçon.
* S.A.K : Swiss Army Knife.

merci pour ce cours tres enrichissant --

...on m'a piqué mes couteaux





Farce de modo...
https://placedelours.superforum.fr/t35710-collection-de-couteaux-certains-a-identifier
Merci pour le nouveau sujet