Yes !!!
Le texte d'un collectionneur comme moi, qui a fait des recherches au sujet de la sienne (les photos du dessus)
Vers la fin du XIXème siècle, l’Ethiopie appelée alors Abyssinie n’était qu’un pays enclavé à l’Est de l’Afrique sans aucun débouché maritime et donc peu ouvert au commerce international. Par ailleurs, l’Ethiopie faisait l’objet de bien de convoitises de la part des pays colonisateurs (notamment l’Italie) qui souhaitaient étendre leurs empires coloniaux.
Lorsque Ménélik II devint en octobre 1890, le Négus appelé aussi le Roi des Rois, il envisagea de développer son pays en construisant une ligne de chemin de fer.
Il accorda pour cela au français M.M. Chefneux et au suisse Alfred Ilg, l’autorisation de constituer la Compagnie Impériale des chemins de fer Ethiopiens (sigle C.I.E)(ndlr : YES !!!), en vue de la construction d’une ligne qui devait se diviser en trois sections : la première partirait de Djibouti pour atteindre Harar, la seconde relierait Harar au dynamique comptoir d’Enttoto, et la dernière parcourrait l’Afrique Nilotique.
Une étude sur les rendements potentiels du chemin de fer adressée au investisseurs, estimait que l’activité ferroviaire équivaudrait à un chargement de 50 000 chameaux dont le poids environne les 12 000 tonnes. Comme produits à exporter, on misait sur les nombreuses matières premières que pourrait fournir l’Ethiopie, encore vierge et fertile ; et pour les importations on envisageait un chargement équivalent à 14 300 chameaux chargés de sels et de vêtements.
Ce projet de construction souleva bien des objections tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Ethiopie. D’un côté, les dignitaires féodaux craignaient que le chemin de fer favorise une ouverture du pays aux ambitions des colonisateurs européens ; de l’autre côté, l’obtention du contrat de construction de la ligne suscita des rivalités entre l’Italie, la France et l’Angleterre.
Les Italiens accusaient le chemin de fer d’être contraire à leurs intérêts, les Anglais exigeait que la ligne parte de Zeyla alors unique point de transit du commerce éthiopien. De plus, le mécontentement des marchands utilisant les chameaux face à un éventuel concurrent ,n'était pas négligeable. Cependant, Ménélik II en habile politicien, fit face à ces problèmes et put concrétiser son projet, lorsqu’en avril 1896, l’Etat français accorda le droit de passage sur la Côte française des Somalis.
Le 7 août 1896 naquit la C.I.E. (ndlr : RE YES !!!)
Malgré de médiocres moyens financiers, les travaux commencèrent par le coup de pioche donné le 12 octobre 1897 à Djibouti.
Messieurs Ilg et Chefneux trouvèrent les bailleurs de fonds (belges et anglais).
Léon Vigoureux et un certain Duperchi menèrent l’exécution des travaux sur le terrain.
En dépit des difficultés techniques, naturelles et humaines, le projet put voir le jour. Il fallut créer des infrastructures, importer du matériel et prendre en compte la situation sanitaire déplorable du pays. En outre le climat aride et un relief torturé compliquaient la situation.
Cependant la ligne progressa et atteignit la frontière éthiopienne vers 1900.
Au fur et à mesure qu’apparaissaient les difficultés, les dépenses grandissaient obligeant la C.I.E à recourir à de nombreux emprunts à court terme auprès de groupes étrangers.
La France accorda une subvention de 500 000 anciens francs français par an.
En décembre 1902, la voie parvint à Diré-Dawa et non à Harar, comme il était prévu initialement, en raison d’un relief particulièrement montagneux et infranchissable.
Finalement accablée de problèmes financiers et suite à des problèmes politico juridiques entre la France et l’Ethiopie, la C.I.E. déposa le bilan en 1907.
En tapant CIE et chemin de fer vous trouverez une quantité importante de document y compris des actions de cette société ou le lion est bien visible. Ce passage de l’histoire africaine semble passionner nos amis historiens des chemins de fer.
Voire aussi cette annonce http://cgi.ebay.fr/Cie-Imperiale-des-Chemins-de-fer-Ethiopien_W0QQitemZ310088386345QQihZ021QQcategoryZ141707QQcmdZViewItem
Le cachet en rouge à droite en haut sur la photo de l'action. Ce sont les mêmes initiales et le même graphisme.
Alors ? me direz vous tout est parfait.
Je viens de « dégotez » une montre des chemins de fer éthiopiens du début siècle précédent. Plutôt rigolo non?…..sauf que ….
Sauf que la CIE dépose le bilan en 1907 et que selon toute vraisemblance, la montre date de 1910. !!!!!
Comme à cette époque les numéros de série sont sur le boîtier il ne peut s’agir d’un échange de mouvement.
Voici donc les différentes Hypothéses :
1- La CIE à continuer ses activités après son « rachat intégration » par la nouvelle compagnie
Suite de l’histoire : Dans la crainte de voir la ligne de chemin de fer internationalisée et pour que celle- ci n’échappe pas à son contrôle, la France envoya une délégation auprès du Négus pour négocier un nouveau traité (en 1907ndlr ). Celui-ci stipulait que la ligne relierait Djibouti à Addis-Abeba
Une nouvelle société reprit le projet, la Compagnie des chemins de fer franco-éthiopiens vit le jour. Les travaux reprirent en 1909 et la ligne progressa de 230 km en 5 ans.
En 1914, éclate la Première Guerre Mondiale, les travaux sont alors freinés et les chantiers désorganisés à la suite de retards de livraison des matériaux. Néanmoins le rail parvint à Addis-Abeba en 1915. Ménélik II qui mourut en 1914 et dont la vie est intimement liée à celle du chemin de fer, ne put assister à l’arrivée du premier train et à sa mise en exploitation qui débuta à partir de 1917
2- Les n° de série d’omega pour cette époque sont incertains ( sur le site omega on propose une date 1910 à 1915)
3- Une commande tardive de la CIE, traitée tardivement par omega et envoyé tardivement ?
4- Un autre explication ?
Maintenant si quelqu’un à une idée pour confirmer indubitablement l’appartenance de cette montre à la Compagnie Impériale d’Ethiopie des Chemins de Fer, je lui en serait très reconnaissant. D’autant plus que la traque nous permettra peut être d’affirmer que cet exemplaire, bien que simple d’un point de vue horloger, est un exemplaire unique, en tout cas rare et historique.