Henry de Montherlant étude de nus, trois femmes

Bonjour les ours,

Voici une grande étude (environ 40,5cm x 28,5cm) de nus chinée à Paris il y a deux-trois semaines.
En bas à gauche il y a une signature avec des initiales et dans le dessin une sorte de "cachet"
En regardant à la loupe il me semble bien qu'il s'agisse bien d'un dessin original comme l'affirmait le vendeur.
Info complémentaire : le dessin se trouvait dans un carton sur lequel était écrit : "Muse trois nus"
L'encadrement est de qualité mais pas très ancien.

Qu'en pensez-vous ?  

Hanch Maulle

... et dire que je cherchais Hanch Maulle sur Artprice !!  

Un peu d'humour, rien de méchant...
HM du croquis de nu féminin. Pas facile...
Y'aurait bien Henri Matisse mais...

Ou Hector Malot mais .....

C'est le cachet du monogramme de Henry de Montherlant

Bien vu !

Originaux ?

à mon avis, Montherlant aurait mieux fait de s'en tenir à la littérature et au théâtre !

ces nus féminins, grossiers et mal torchés trouvent peut-être leur explication dans
l'opinion que Montherlant avait des femmes :

"L’œuvre d’Henry de Montherlant est traversée par un courant fortement misogyne, ainsi que le souligne Simone de Beauvoir, qui lui consacre la première partie du deuxième chapitre de la troisième partie (« Mythes ») de son essai Le Deuxième Sexe. C'est notamment dans les quatre romans qui forment le cycle des Jeunes Filles que se déploie cette vision négative des femmes, où les « bêtes féminines » sont « malades, malsaines, jamais tout à fait nettes » et où le héros masculin s'inscrit toujours dans un rapport foncièrement asymétrique avec la femme : « Prendre sans être pris, seule formule acceptable entre l'homme supérieur et la femme. » C'est le même discours qu'il développe dans La Petite Infante de Castille : « Ce qui est agaçant chez les femmes, c'est leur prétention à la raison ».
(source Wikipedia)

N'empêche que le cycle des jeunes filles reste un sommet de la littérature du XXe. Le personnage de Pierre Costal, tombeur et misogyne, sorte de séducteur égocentrique et pervers se retrouve lépreux en Algérie et, de retour à Paris,  regagne un forme d'humanité envers les femmes et surtout celle qui le soutient dans l'épreuve de la maladie...Guéri, il l'a jette comme un vieux mouchoir sali de ses miasmes et redevient ce qu'il était...

Montherlant fut surement un misanthrope, amoral. Un homme qui se détestait lui même. Un pédéraste notoire.
Mais quelle plume...quelle fulgurance ... Va falloir un jour lui rendre cette justice...

Tu as mille fois raison, Mimich, pour l'écrivain
... mais le dessinateur ?

loki084 a écrit:

C'est le cachet du monogramme de Henry de Montherlant

Pas de doute c'est bien ça (un autre exemple ici : https://www.lefloch-drouot.fr/lot/79377/6744831?npp=50&offset=140& )

Bravo et mille mercis loki084 !!!

Ces dessins ont fait l'objet de belles repros , alors originaux ou repros ?

faut démonter et regarder à la loupe et accessoirement mettre un grand coup de gomme
je les trouve pas si mauvais ces crobards, vite torchés sur le vif (mis à part le dernier)

Merci FRank , j'ai appris un mot : crobar ! ( super je vais le sortir des les V.G )

Il existe aussi des croquis pas finis...On les appelle les cronibars.
Pour briller en société en admirant les dessins de madame la baronne, il est de bon goût de s'exclamer "Vous avez là de beaux cronibars, madame la Baronne !"

Succès assuré.

MIMICH a écrit:

Montherlant fut surement un misanthrope, amoral. Un homme qui se détestait lui même. Un pédéraste notoire.
Mais quelle plume...quelle fulgurance ... Va falloir un jour lui rendre cette justice...

justice lui fut rendue en 1960 lors de son entrée à l'Académie Française.

...quant aux dessins, il semble avoir été plus doué pour croquer (dans tous les sens du terme ) les garçons :

http://bibliotheque-gay.blogspot.com/2010/05/les-garcons-henry-de-montherlant-1973.html

Non, il est au purgatoire aujourd'hui. On ne le joue plus et pourtant quel texte.
Qu'il soit académicien ne change rien.
Combien d'académiciens sont tombés dans l'oubli et à juste titre.
Non, sa pédérastie l'a desservi à la suite de la publication des lettres de Peyrefitte.
Ensuite d'avoir déféqué sur ses pairs.
Enfin son suicide et ses adieux incendiaires.

Montherlant a tout pour être maudit.

Quand je pense à Montherlant, je pense à son objet fétiche: son fameux masque romain avec lequel il souhaitait être enterré, le masque recouvrant son visage.  
C'était une pièce archéologique de premier ordre
Il y a eu une forte pression sur son héritier pour que le masque n'accompagne pas Montherlant dans sa tombe; il a finalement renoncé à respecter une des dernières volontés de son père spirituel et l'a conservé.
Dernièrement en 2017, il a été vendu aux enchères et je crois, préempté par un musée français.